Pour un bateau de grande croisière, il vaut mieux opter pour un plan de voilure à la fois simple et versatile.

  • Simple, parce que lors de grande nav, on navigue souvent en équipage réduit
  • Versatile, parce que l'on peut rencontrer toutes les conditions météo imaginables


La caractéristique principale du plan de voilure, c'est que c'est un véritable cotre. Un gréement de cotre compte deux voiles à l'avant qui sont normalement portées ensemble: le yankee sur l'étai principal et la trinquette. Le yankee est coupé différemment d'un génois. En particulier, le point d'écoute est placé nettement plus haut qu'un génois pour éviter un recouvrement complet de la trinquette.

  • Par temps léger ou médium, un gréement de cotre est un peu moins efficace au près serré qu'un gréement de sloop. Mais les différences s'estompent dès que l'on s'éloigne du près.
  • Par temps plus frais, le yankee n'est plus utilisé. Cela recule le centre de voilure et améliore le comportement du bateau. Le près sous trinquette seule est très efficace.

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2007-04-07_voilure_Haka_137_dwg_42.JPG Une des difficulté à résoudre lors de la conception est la reprise des forces de l'étai de trinquette sur le mât. En effet, l'étai de trinquette est susceptible de subir des efforts aussi importants que l'étai principal, en particulier par gros temps. Au point d'attache de l'étai de trinquette sur le mât, ces efforts doivent être compensé d'une manière ou d'une autre.

  • Les barres de flêche poussantes sont une première solution possible. Mais au portant, elles ne permettent pas de déborder la grand-voile de manière satisfaisante.
  • Les bastaques sont une autre solution possible. L'avantage des bastaques est de pouvoir se passer de pataras et de porter une grand-voile à fort rond de chute. Mais je trouve que cela complique trop les manoeuvres, surtout pour d'éventuels équipiers qui n'auraient pas l'habitude. De plus, je constate que la plupart des Class40 par exemple combinent finalement bastaques et barres de flêche poussante par sécurité.
  • Finalement, Erik ma proposé une solution que je ne connaissais pas: les fausse-bastaques. Exactement ce que je cherchais: pas de manoeuvres supplémentaires, et pas de barres de flêche poussantes. Les fausses-bastaques limitent également le débordement de la grand-voile, mais moins fortement dans les hauts, où c'est le plus gênant.


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Autres particularités:

  • Comme je trouve qu'en général le recouvrement n'apporte pas grand-chose, les voiles d'avant n'en auront quasiment pas. L'absence de recouvrement permet d'amener les haubans à l'extérieur du pont. Cela facilite la conception et la construction des cadènes et de l'intérieur, et cela facilite aussi la circulation sur le pont. De plus, cela permet d'ouvrir les angles entre les haubans et le mât, ce qui permet de réduire les forces en présence et donc d'alléger.
  • Un bout-dehors de 1.40m permettra de porter spi asymmétriques et gennakers. Les spi asymmetriques conviennent bien à un bateau relativement rapide et sont plus simples à manoeuvrer que des spis symmétriques.
  • La trinquette est autovireuse pour faciliter virements de bord et empannages, manoeuvres un peu plus compliquées sur un cotre.
  • Le rail de grand-voile se trouve sur le rouf. Cela dégage le cockpit. Et grâce au design un peu spécial du rouf, l'écoute de grand-voile est quand même assez proche du bout de la bôme.